Les TURCS

 

 

"Un pays sans ses habitant n'est rien". Quand

 

 

 

 

LES DROITS DE L'HOMME

 

"Alors qu'en Espagne les 28 meurtres commis par les GAL sont devenus une grave affaire d'Etat, en Turquie, qui se dit un Etat de droit et frappe à la porte de l'Union européenne, aucun des auteurs de plus de 4.500 meurtres politiques non élucidés, les tristement célèbres "faiilu meçhul" perpétrés depuis 1991, n'à encore été arrêté ; dans mon pays les assassins courents les rues, les intellectuels sont derrière les barreaux"

Akin Birdal Président de l'Association des droits de l'homme de Turquie

 

 

"Depuis 70 ans la population de Turquie s'est habituée à la dictature et au système d'oppression. La dictature d'Hitler n'a duré que 12 ans. La nôtre sévit depuis sept décennies. Pour la justifier, nos dirigeants prétendent que le peuple n'est pas prêt à la démocratie, qu'il n'y comprend rien. Est-ce qu'ils y ont compris quelque chose, eux ? Avec de telles prétentions, depuis 70 ans ils humilient et insultent le peuple en décrétant que celui-ci ne comprend pas la démocratie. Et voilà où ils nous ont conduits ! Ils ont transformé le pays en une vaste prison à ciel ouvert. Vous voulez maintenant m'enfermer derrière des murs d'une petite prison, à l'intérieur de cette vaste prison parce que j'ai exprimé mes opinions dans un journal allemand ? Eh bien, faites-le, Messieurs les juges !".

Cette charge véhémente de l’écrivain Yachar Kemal, contre le régime turc, prononcée le 13 juillet 1995 lors de sa comparution devant la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul, peut paraître "exagérée" à ceux qui ne connaissent de la Turquie que ses sites touristiques, son affable personnel diplomatique ou ses intellectuels d'Etat. Pas à ses hommes politiques et intellectuels dissidents broyés par le système qui, comme Nazim Hikmet ou Yilmaz Güney, comme de milliers d'autres, moins illustres, ont dû finir leurs jours en exil lors qu'ils ne furent pas fauchés par les balles de l'un de ces insaisissables escadrons de la mort et autres supplétifs de la police ou rais à mort par des tortionnaires d'Etat. Les Kurdes, qui ont dû passer 49 des 72 années de la République turque sous des régimes d'exception (loi martiale, état de siège, etc.), livrés, sans recours, à l'arbitraire total de l'armée et de la police, qui subirent tant de massacres, de déportations, de déplacements forcés, de destruction de leurs villages par milliers dans les années 1920-1930 puis, à nouveau, depuis 1992, ne peuvent que souscrire à ces propos de l'écrivain Kemal, contraint, au soir de sa vie, à se faire pamphlétaire pour dénoncer le calvaire de la population kurde et l'hypocrisie et la complaisance des alliés occidentaux d'Ankara se contentant de quelques protestations verbales face à ce drame.

 

Faisons un point sur les droits de l'homme

Selon Amnesty International (Rapport 1995) . « Des centaines de personnes détenues étaient des prisonniers d’opinion ; certaines ont été rapidement libérées, mais plusieurs dizaines d’entre elles ont été condamnées à des peines d’emprisonnement. Le recours à la torture, tant à l’encontre des détenus politiques que des prisonniers de droit commun, était systématique dans les postes de police. Au moins 29 personnes seraient ainsi mortes en garde à vue, apparemment des suites de tortures. Au moins 55 personnes ont « disparu » après avoir été arrêtées par les forces de sécurité. Des centaines de personnes ont été tuées pour des motifs politiques dans les régions du sud-est à majorité kurde, dans des circonstances laissant souvent penser qu’elles avaient été victimes d’exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces de sécurité. Aucune exécution n’a été signalée, mais des condamnations à mort ont été prononcées. Les groupes armés d’opposition se sont rendus responsables d’au moins 170 homicides délibérés et arbitraires de prisonniers et de personnes n’ayant pas participé au conflit armé. »

Peine de mort : Abolie en pratique. Date de la dernière exécution : 1984

Droits des minorités ethniques : Les kurdes subissent des discriminations officielles.

Liberté religieuse : Les religions secondaires suspectées d’avoir des activités politiques sont étroitement surveillées. Il en est de même pour les Islamistes fondamentalistes.

Liberté de la presse : Des journalistes sont emprisonnés pour avoir émis des critiques envers les autorités sur certains sujets tabous.

Egalité hommes - femmes : Même si on constate certains progrès, les femmes sont encore largement défavorisées par rapport aux hommes, que ce soit dans le domaine de l’emploi ou dans la vie familiale (l'autorisation du mari est nécessaire pour l’acquisition d’un passeport).

 

Dans le débat sur l'union douanière, le gouvernement turc et ses défenseurs, mal à l'aise sur le châpitre des droits de l'homme et de la situation avec la Grèce, Chypre et les Kurdes. On peut espérer que l'adhésion à la CEE apportera un vrai bénéfice pour les droits de l'homme.

 

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